KorteX vous livre quelques conseils pour un déplacement poker live réussi
– Clément Van Driessche –

Cela faisait un moment que vous aviez envie de vous faire ce plaisir d’aller jouer ou rejouer en live, et vous avez trouvé un événement qui colle parfaitement à vos quelques jours de disponibilité.

C’est l’étape la plus simple du processus de préparation à un déplacement live réussi, mais non moins importante pour votre préparation.

Les organisateurs de tournois live prennent l’habitude de communiquer plusieurs mois à l’avance leur calendrier pour les événements d’envergure mondiale ou européenne, et plusieurs semaines à l’avance pour les événements en Métropole. Je vous suggère de profiter de cette aubaine pour définir votre calendrier de tournois à l’avance.

Votre calendrier de tournois doit répondre à plusieurs règles

  • Vous êtes sur place pendant l’intégralité du tournoi : on ne commence pas un tournoi si on ne peut pas assumer de devoir jouer un éventuel day 2 le jour de son départ.
  • La somme totale investie pour l’ensemble des tournois que vous allez jouer est une somme que vous pouvez vous permettre de perdre, d’où l’importance de choisir des tournois qui soient en adéquation avec votre budget dédié au poker. Si vous souhaitez jouer un tournoi qui est un peu plus cher que ce que vous pouvez vous permettre de perdre, il y a toujours la possibilité de tenter un satellite, ou demander à votre entourage poker (si vous en avez un) de financer une partie du montant de l’inscription au tournoi.
  • Ne jouer que des tournois sur lesquels vous vous sentez à l’aise et serez à-même de prendre du plaisir : on évite de s’inscrire à un $1500 Deuce to Seven si on ne connaît pas les règles. 

Dans les prérequis pour un déplacement live réussi, il est important d’anticiper chacune de ces questions 

  • Comment je me rends à l’événement ?
  • Où je loge pendant l’événement et dans quel type de logement ? 
  • Avec qui je me rend sur l’événement ? Seul ? Avec des amis ? En famille ?
  • Comment ai-je prévu me restaurer sur place ? Restaurants ? Sur le lieu où je loge ?
  • Quelles sont les options qui s’offrent à moi pour m’occuper si je saute prématurément d’un tournoi ?

Je ne vais pas entrer dans le détail sur chacune des questions ci-dessus. Elles sont basiques mais il convient de se les poser pour être le plus serein possible une fois sur place.

C’est cette sérénité qui m’a amené à décrocher un titre sur le High Roller de l’APPT Phnom Penh, et globalement de très bons résultats en live sur les deux dernières années, par anticipation de l’ensemble de ces problématiques à résoudre avant le départ.

Un autre point-clé à prendre en compte est la transition de votre environnement du quotidien vers celui du live

Peut-être serez-vous en perte de repère, ou peut-être serez-vous tout à fait à l’aise avec ce changement ? Dans tous les cas, aller jouer en live reste quelque chose de dépaysant.

D’ailleurs, si comme moi vous avez l’habitude de jouer online entre deux déplacements en live, switcher de l’un vers l’autre amène son lot de différences.

La particularité du live est que vous allez déployer votre concentration sur une seule et même table. Online, c’est tout-à-fait possible de décider de jouer sur plusieurs tables en même temps. Le niveau de concentration est dilué entre les différentes tables, et une erreur cruciale qui vous amène sur le banc des éliminés peut être vite oubliée si vous vous inscrivez sur un nouveau tournoi dans la foulée et en 2 clics.

Le volume que vous allez pouvoir faire sur un événement live est limité. Vous aurez rarement la possibilité de jouer plus d’un à deux tournois par jour. A titre d’exemple, quand je me déplace 7 semaines à Las Vegas entre juin et juillet pour aller jouer les WSOP, je joue en moyenne 40 tournois. C’est l’équivalent du volume que je peux faire au cours d’une grosse session online.

Profitez du fait de ne jouer qu’une table en même temps en live pour donner le meilleur de vous-même. Certains disent que le live est ennuyeux par la lenteur de l’action et que ça ne vaut pas les sessions online. A ceux-là je leur dirai que le live est un excellent moyen de donner mon plein potentiel sur un tournoi, car j’ai le temps de me concentrer sur une multitude de facettes du jeu, et jouer techniquement à un haut niveau. La soi-disant lenteur d’action en live peut être facilement compensée en s’amusant à s’occuper différemment, par exemple : étudier le langage corporel de ses adversaires, émettre des hypothèses sur ses adversaires à la suite d’un showdown, repérer des « betting pattern », et bien d’autres. 

Faites de cette unique table votre force !

Je vais vous donner un tip si vous cherchez un moyen d’occuper le temps quand vous n’êtes pas impliqué dans les coups. C’est quelque chose que je pratique à table. Passer des tables online avec le montant des jetons affichés sans fournir d’effort, aux tables en live avec un tapis constitué de jetons physiques, peut être déroutant. Et pour être le plus à l’aise possible avec ce changement de décor, je m’efforce à compter régulièrement la taille des tapis de mes adversaires, ainsi que les pots, que je sois impliqué dedans ou non. A force de le faire, j’ai acquis une certaine aisance dans la conversion des jetons en montant réel, ce qui m’amène plus de fluidité dans le jeu. Avec cet exercice, j’entraîne ma compétence « calcul mental » qui me sert aussi bien au poker que dans la vie.

La difficulté majeure de jouer en live est la gestion émotionnelle liée aux éliminations.  

Il peut être difficile de vivre la « sortie de route », car on est juste plus impliqué dans le tournoi. Entre le déplacement, les frais engendrés, les interactions sociales à table, la journée passée à être concentré sur un seul tournoi et les émotions décuplées, ce n’est pas toujours facile de se relever après un « bust », surtout quand celui-ci intervient après un bad beat. D’ailleurs, je pense que c’est une qualité à avoir de ne pas se laisser submerger par les émotions à la suite d’une élimination. Chaque tournoi est différent, et vous n’êtes pas à l’abri d’un scénario favorable sur le prochain. Il est donc important de rester solide mentalement et ainsi éviter l’impact négatif sur son niveau de jeu sur les tournois suivants.

Gardez aussi à l’esprit que même si la défaite est difficile à digérer, vous êtes chanceux de jouer à un jeu qui vous passionne, et que des tournois : il y en aura d’autres. 

Je vous souhaite à toutes et à tous bonne chance aux tables, et surtout, prenez votre pied !

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Joueur de poker depuis la fin d’année 2019, j’ai découvert la discipline grâce à une ancienne connaissance du monde du jeu vidéo qui est également le CEO de NUTSR, Alexandre "Bapor" TARANTINO. Lorsqu’il m’a dit son souhait de monter une structure de formation poker,...