Chaque format présente des enjeux financiers différents. Chaque individu a une tolérance aux swings financiers qui lui est propre.
Pour simplifier, il faut tenir compte de deux choses : le temps, et l’ampleur du swing négatif maximum, appelé communément downswing.
Pour créer une stratégie financière efficace, il convient d’anticiper les pires scénarios possibles pour plusieurs raisons. En voici quelques-unes quand ce n’est pas anticipé :
– Il est très difficile de rester lucide face à un mauvais scénario en cours et de mettre en place des contre-mesures adaptées efficaces.
– Il sera peut-être impossible d’en résoudre le problème.
– On réduit les probabilités d’aller au bout de sa stratégie car on ne connaît pas l’existence de ces mauvais scénarios et que l’on n’y est pas préparé.
– Il est toujours plus aisé de réajuster sa stratégie dans un bon scénario que l’inverse.
Se poser les bonnes questions :
Combien de temps puis-je tenir mentalement sans gagner d’argent ? Ai-je beaucoup de liquidités disponibles ? Est-ce que mon jeu se dégrade en cas d’absence de résultats ? Est-ce que perdre beaucoup d’argent en une journée m’impactera ? Ai-je des échéances d’investissement ou de remboursement ?
C’est juste une idée, des interrogations que l’on doit se poser honnêtement pour augmenter ses chances de choisir un format adapté.
Voyons maintenant les spécificités des 3 formats principaux : le MTT, le cash game et le spin. Je précise que je parle de tendances de format qui seront forcément influencées par le niveau du joueur sur sa limite et son rakeback.
Il est d’ailleurs possible pour chaque format de réduire la variance quasiment à néant, même sur le court terme.
Cash game :
Les swings de sessions sont faibles en moyenne, et il est quasiment impossible pour un joueur gagnant de 6bb/100+ sur une limite de perdre sur 100 000 mains, ce qui représente entre 2 et 3 mois de grind pour un joueur pro.
Le fond de roulement nécessaire ne semble pas important à première vue, mais il faut tenir compte d’une information essentielle : il est possible d’avoir un downswing de 3000bb 11% du temps et 5000bb 1,5% du temps pour ce joueur.
Il faut donc absolument couvrir ces mauvais scénarios en ayant une bankroll qui puisse éviter ce risque de ruine.
Par exemple en NL10, cela correspond à 300€ et 500€ qu’il faudra garder en permanence.
Je rappelle que cet exemple de simulation part du principe que le joueur est gagnant à 6bb/100, s’il ne l’était que de 3bb/100, cela donnerait un downswing possible de 7500bb 4,5% du temps et 10000bb 0,8% du temps. On devra donc garder entre 75 et 100 caves dans cette situation.
Augmentez votre BB/100 réduira la variance.
Si vous souhaitez des revenus réguliers avec peu de variance globale et une immobilisation de capital faible financièrement parlant, alors ce format vous correspond.
Spin :
C’est un format où les swings journaliers, à la hausse comme à la baisse, sont bien plus forts et plus réguliers que les autres formats, il est commun d’encaisser un downswing de -100 buy-in tout en étant un joueur gagnant à 55 de CEV (chips EV) et 33% de rakeback au format standard (non nitro).
Il faut être capable de supporter la violence temporaire et aléatoire de ces downswings.
Cela signifie que d’un point de vue financier, il y aura beaucoup d’activité sur votre bankroll. Plus vous aurez de la marge sur vos fonds globaux, moins cela vous affectera. J’estime donc nécessaire d’avoir plus de marge financière sur ce format que seulement la marge de downswing max.
Le montant dépendra de votre appétence au risque, les swings ne doivent pas représenter grand-chose pour vous.
A contrario, il n’y a pas de variance moyen et long terme.
Les probabilités d’être perdant sur 5000 games, qui correspond à un volume de grind d’un mois pour un joueur pro, sont quasiment inexistantes.
Augmentez votre CEV réduira la variance.
Si vous pouvez supporter les swings financiers violents à court terme pour profiter de l’avantage d’une très faible variance au-delà d’un mois, que vous avez une bankroll suffisante pour l’encaisser correctement et en bonus, d’avoir la possibilité de toucher un gros jackpot si vous aimez un peu gambler, alors ce format vous correspond.
MTT :
On doit souvent choisir entre la gloire et l’argent, si vous choisissez les MTT, alors vous n’aimez pas l’argent mais je digresse (lol).
Les swings journaliers sont moyennement forts mais très courants, la majorité de vos sessions seront perdantes. La variance moyen et long terme est plus grande. C’est le format qui demande le plus de résilience dans le temps.
Un joueur avec un ROI de 25%, sur 1200 games, soit un volume de 3 mois de grind, peut, en fonction de la moyenne de la taille du field être perdant entre 5% et 19% du temps, cela monte même entre 18% et 34% du temps sur 400 games, soit un mois de grind.
Les probabilités de perdre, break-even, ou de ne pas rentrer dans ses frais mensuels sont grandes en MTT. Cela veut dire que c’est le format où vous avez besoin le plus de liquidités pour faire face à la fois au downswing max, mais également pour subvenir à vos frais de vie.
Le minimum que je suggère pour une aventure professionnelle en tant que joueur gagnant c’est d’avoir au moins un an de frais de vie sans compter la roll nécessaire pour encaisser le downswing max de votre format.
Augmenter votre ROI et baisser la taille moyenne de vos fields réduira la variance.
Si vous acceptez de supporter une variance court moyen et long terme plus élevée par passion du format, et que vous êtes bien préparé financièrement, alors ce format vous correspond.
Conclusion :
Chez NutsR, nous comprenons bien tous les aspects et spécificités de chaque format, de ce que cela implique, pour faire en sorte, peu importe votre projet, de vous guider à prendre les meilleures décisions pour votre carrière.
Nous avons des formations pour tous les niveaux, en cash game ou en MTT, alors si vous voulez en savoir plus et passez à l’action, et contactez nous !
